samedi 20 octobre 2012

Swarovski, royaume de cristal

Mes doigts glissèrent le long de son corps. Ses pommettes, sa bouche, son cou, sa chute de reins et ses épaules furent les étapes importantes de mon parcours qui se stoppa au moment où je touchai son bijou versatile. Composé de fines chaines émaillées, rebrodées de perles et de pendants exclusifs Swarovski, son collier – qu’elle nommait « Singapour » - m’emporta dans un souvenir lointain, dans un temps passé, en 1895 pour être précis. A cette époque, Daniel Swarovski révolutionna le procédé de taille et de polissage des cristaux en inventant une machine singulière. En ces temps, j’étais roi. Un souverain détesté de par son égoïsme et reconnu pour son besoin de posséder ce qu’il y avait de plus brillant.

Arrogant et manipulateur, je ne fus guère le digne héritier de mon père bien-aimé. Décidé à voler les beautés du monde, je m’emparai d’un cristal que Monsieur Swarovski présenta au cours d’une occasion unique. Dans la précipitation, le cristal glissa, tomba et se fracassa. Et puis, les multiples morceaux s’emparèrent de mon corps et me transformèrent en un homme immortel. Après avoir profité d’une certaine jeunesse, je compris mon égoïsme. Pensant qu’aucun remède ne puisse briser le sortilège, j’errai à travers les décennies.

Et puis, je fus invité à la découverte de « Kingdom Of Jewels ». Daniel Swarovski n’était plus des nôtres mais la cinquième génération de la famille entretenait encore l’héritage créé il y a fort longtemps. Ce jour-là, entre opulence, extravagance et élégance, mon destin bascula. J’ai rencontré une demoiselle atypique. A l’un de ses poignées, un bracelet « Sword » ne passait guère inaperçu. Composé d’ailes, de blasons et de boucliers pavés et sertis de mini-cristaux, il m’attira à elle. Qui était-elle ? Pourquoi portait-elle ces motifs ?

Nous fîmes connaissance. Soir après soir, nous apprîmes à nous découvrir, à nous aimer peut-être. Je devais être sûr. Et puis, une énième soirée se déroula dans sa demeure. Jamais jusqu’alors, je n’eus l’honneur de pénétrer dans un manoir aussi atypique. Elle m’ouvrit la porte. Vêtue d’une longue jupe blanche, maquillée de quelques traits de crayon noir et arborant une chevelure plutôt rock, ma demoiselle brillait de mille feux. Son torque travaillé avec du Crystal Mesh la rendait irrésistible et mystérieuse. Dans le grand salon, le noir régnait en maître. Ici et là, les bougies étaient disposées.

Entre mes bras, elle s’invita. Le chant des violons commença. Je la serrai tout contre moi puis elle me chuchota : « Je sais qui tu es ». Surpris, je ne pouvais guère échapper à l’occasion de lui dire une vérité. Alors, au creux de son oreille, je lui murmurai : « Je sais également qui tu es ma chère. Tu es la demoiselle cachée derrière un rocher le jour où ma vie bascula, le jour où je devins prisonnier de cristal. Tu fus touchée par le même sort. J’attendis jusqu’à aujourd’hui ton retour. » Et puis, je l’embrassai. Les murs se transformèrent. Les bougies s’éteignirent. Le sort fut rompu. Je devins de nouveau roi accompagné cette fois d’une reine rock et étonnante. Nous découvrîmes ensemble notre royaume inondé de cristaux Swarovski. Un domaine baptisé pour l’éternité « Kingdom of Jewels », un hommage à notre liberté et à la beauté.
Site web Swarovski, crédits photos : Swarovski
Le 30 juin 2012 par Franck Demaury







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