Elle
lui a tendu les clés sans dire un mot. L’homme a souri, est parti pour
revenir une poignée de secondes plus tard au volant de la nouvelle
Bentley Continental GTC V8. Assis sur un banc, admirant les façades
décorées de l’hôtel, je me suis épris de cette dame au grand chapeau,
habitée d’un charisme extraordinaire et d’une grâce fatale.
En
la regardant discrètement monter dans ce petit bijou, je me suis souvenu
des multiples interrogations soulevées par les spécialistes de
l’automobile lors de l’apparition de la nouvelle Bentley. Améliorant de
40 % l’efficacité carburant et les émissions CO2, la firme Bentley
répondait-elle à ses engagements envers l’environnement ? Quoi qu’il en
soit, le huit cylindres à double turbocompression d’une puissance
maximale de 500 chevaux à 6000 tr/min avait conquis au fil des temps les
passionnés de la manufacture. Une question m’a toutefois traversé
l’esprit. Quels arguments avaient bien pu séduire la mystérieuse
inconnue ?
Mes yeux ont de nouveau glissé sur sa personnalité,
sa voiture et son pouvoir d’attraction. J’ai baladé mon regard sur la
calandre en peinture laquée noire pour ensuite poursuivre sur les lignes
sportives étirées vers l’arrière. Je me suis levé avant qu’elle ne
quitte la cour privative de l’établissement. Je lui ai esquissé un
sourire tout en espionnant l’intérieur de l’habitacle. Cuir deux tons,
placage en eucalyptus ondulé noir, intérieur fait par les petites mains
de la firme anglaise, je ne pouvais guère être déçu de ses choix. À
l’image de cette élégante, la nouvelle Continentale GTC V8 de Bentley
était surprenante grâce à ses courbes et ses innovations.
Le
moteur a chanté, la dame s’est échappée en bonne compagnie. Lorsque mes
yeux ne pouvaient plus l’admirer, je me suis de nouveau assis sur le
banc pour écrire ces mots. La belle carrosserie venait de s'enfuir et il
ne me reste désormais que le souvenir de ce « B » inscrit à l’arrière
du bolide perdu de vue en moins de cinq secondes.
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