J’avais
fermé les yeux. Je m’étais laissé tomber dans la neige. J’avais ouvert
et fermé les bras pour dessiner un ange. Autant de gestes innocents
grâce auxquels j’étais de nouveau un enfant, un rêveur. Comme chaque
soir depuis le début de ce tour du monde, j’avais construit mon abri,
j’avais préparé le dîner du soir et je m’étais installé pour observer
les étoiles au-dessus de ce désert de glace. De quoi satisfaire mes
besoins de beauté et de repos. Alors survint un événement qui continue
de m’interpeller. La musique dans les oreilles, la tête contre le sol,
je sentis un tremblement.
Je levai la tête. J’écarquillai les
yeux. Mais rien à l’horizon ne put expliquer ces vibrations. A cet
instant, le grondement retentit une fois encore. Puissant et inattendu,
l’objet s’approcha de mon camp, écartant la neige sur son passage. Et
lorsque je pus le distinguer, je découvris ce Bugatti Veyron baptisé
L’Or Blanc, exemplaire unique que le pilote offrit à mon imagination.
L’homme en sortit. Il me présenta ses excuses puis il prit place pour
un échange qui allait s’avérer passionnant. En effet, nous évoquâmes la
Manufacture royale de porcelaine de Berlin dite KPM ainsi que cette
coopération avec Bugatti.
J’avais face à moi un rêve d’enfant :
la voiture de prestige la plus rapide du monde. Pourtant, le point
d’orgue de ce moment se produisit lors de l’exploration de cette Grand
Sport en porcelaine. De ces longues lignes bleues s’étirant sur les
flancs et sur la carrosserie, de ce travail de recherche et de
préparation, de ces détails et de cette union de deux noms, je retins la
splendeur et la précision qu’il aura fallu pour transformer une
expérience originale en une sublime réalité.
Le blanc
m’attirait. L’intérieur se montrait à la hauteur du prestige extérieur.
Sur la cloison arrière, le célèbre éléphant dressé avait trouvé sa place
dans une incrustation en porcelaine. Aux dires de mon interlocuteur,
l’animal avait provoqué la rencontre entre Bugatti et la Manufacture
royale de porcelaine de Berlin. Sa confection sous la forme d’une statue
de porcelaine - emblème de la marque automobile – a conduit à la
réalisation de cette Bugatti Veyron Grand Sport.
Des heures
durant, nous conversâmes sur l’élaboration de la porcelaine et sur les
défis techniques liés à la matière. Après quoi, je m’endormis pour me
réveiller seul au petit matin, éprouvant une sensation de bien-être
comme jamais auparavant. Avais-je rêvé ou avais-je rencontré la
porcelaine la plus rapide du monde ? Je repris la route et pas la
moindre trace aux abords de mon campement. Pourrai-je un jour la
retrouver ?
vendredi 19 octobre 2012
L'or Blanc de Bugatti
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