J’ai l’impression de ne pas comprendre ce qui s’est produit, le
sentiment d’être perdu à jamais ici. Que s’est-il passé ? Comment tout
cela est arrivé ?
Je me remémore le fait d’avoir pris place dans ma voiture tout à fait
banale. Une sportive certes mais tout ce qu’il y a de plus classique.
J’ai roulé à vive à allure jusqu’à ce viaduc. Il faisait nuit. Un noir
profond composait le fond de ce ciel étoilé, trop étoilé à mon sens.
J’ai franchi le pont, une énorme structure métallique. Nous étions le 13
décembre 2011. Sur ma montre, il était presque minuit, 23h58 pour être
précis. J’ai roulé très vite pour le franchir puisqu’un sentiment
étrange venait de m’envahir. Les panneaux du télépéage ont inscrit des
phrases sans aucun sens « Bienvenue ! », « Entrez dans un nouveau monde
d’évasion ! » ou encore « Roulez en toute sécurité ! ». Que s’est-il
produit au moment où j’ai franchi les barrières déjà levées de ce péage
automatique ? Ma voiture n’a pas pu être arrêtée afin que je puisse
payer. J’ai fraudé contre mon gré.
Des rayons lumineux se sont levés vers le ciel, au moment du
franchissement de ce péage. D’importants flashs blancs ont suivi sur
quelques kilomètres, de multiples faisceaux ont jalonné la suite de mon
parcours. Ma montre marquait minuit sur le cadran mais mon confort était
différent. Le nom de « One-77 » m’apparût alors. J’ai foncé à toute
vitesse. Moteur central avant, propulsion arrière, système catalytique
léger sport en acier inoxydable, les informations étaient inscrites sur
cette feuille que je pris de l’enveloppe signée Aston Martin. J’ai lu,
j’ai essayé de comprendre mais rien de plus précis. Les frissons m’ont
envahi. J’ai appuyé pour maintenir la vitesse malgré moi. Le V12 de 7,3
litres que je tenais entre les mains était devenu mien.
En atteignant la vitesse suprême, la confiance me gagna. Peu importe ce
que je fis au péage, puisque je possédais la plus désirable forme d’art
automobile au monde, l’Aston Martin – One 77. J’ai ralenti jusqu’à
marquer l’arrêt complet de ce bolide des temps futurs. J’ai quitté
l’objet improbable pour admirer les lignes musclées et sportives de
cette exclusivité alliant un châssis ultraperformant en fibres de
carbone et une caisse en aluminium finie à la main. Les lumières bordant
le long de cette autoroute qui m’était étrangère se sont stoppées. Le
noir complet m’entoura. Je suis vite remonté dans mon bolide noir pour
échapper aux bruits inquiétants de cet environnement inconnu. Et puis,
la mise en scène a soudainement repris. Le son se dégagea dans
l’intérieur manufacturé par de prestigieux artisans. J’ai roulé à toute
vitesse pour retrouver le temps passé. J’ai continué sans jamais
retrouver le fameux péage.
Le fait de posséder l’une des plus spectaculaires voitures de tous les
temps, l’une des prestigieuses soixante-dix Aston Martin One-77 est la
seule et unique certitude que je puisse avoir à l’heure actuelle. Il est
toujours minuit, je remarque que les étoiles ont disparu … Pourquoi
suis-je au volant d’une bouleversante Aston Martin ? Qui suis-je devenu ?
vendredi 19 octobre 2012
One 77, le prestige Aston Martin
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